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À l’attention de : Mme. Hadja Lahbib, Ministre des Affaires étrangères de Belgique

À l’attention de : Mme. Hadja Lahbib, Ministre des Affaires étrangères de Belgique

Bruxelles, 14 octobre 2022

Madame la Ministre,

Tout comme vos collègues en Europe et autour du monde, vous avez suivi les événements dramatiques qui se déroulent en Iran depuis quelques semaines – le soulèvement pacifique d’une grande partie de la jeunesse iranienne contre la République islamique, et la répression violente et totalitaire de cette dernière contre celles et ceux qui osent affirmer leurs droits et leur dignité élémentaires.

Presque 200 jeunes manifestants ont été tués et des milliers d’autres emprisonnés. Depuis le début des événements, le régime a aussi emprisonné presque tous les dirigeants d’associations indépendantes dans le pays, qu’il s’agisse de syndicats (ouvriers, enseignants, retraités), d’associations de femmes, d’ONGs indépendantes ou encore de défenseurs des droits humains.

Vous participez aussi aux discussions en cours au sein de l’Union européenne concernant des mesures éventuelles à prendre afin de mettre pression sur la République islamique pour avoir réprimé et tué. Nous croyons savoir que certaines mesures pourraient être prises lors des réunions des Ministres des Affaires étrangères et des Chefs d’État et de gouvernement qui auront lieu la semaine prochaine, et que la Belgique se retrouve parmi les pays qui soutiennent l’adoption de ces mesures.  

Nous, citoyens belges et iraniens vivant en Belgique, opposants républicains et de gauche au régime de la République islamique, démocrates et laïques, saluons les diverses déclarations qui ont été faites, tant par la Belgique que par l’Union européenne, en exigeant la fin de la répression, le respect des droits humains y compris les droits des femmes, ainsi que la liberté d’expression en Iran. Nous soutenons aussi l’exigence exprimée de la part de l’Union européenne pour que les acteurs des crimes commis à l’encontre des manifestants répondent de leurs crimes.    

Nous estimons, cependant, que l’Union européenne pourrait faire, sur le plan diplomatique, plus que ce qu’elle a déjà fait. Nous prenons note de ce que certains États membres de l’UE ont convoqué les Ambassadeurs d’Iran résidents dans leurs pays pour leur exprimer leur désapprobation par rapport à la répression en cours. Nous regrettons que cela n’ait pas encore été fait de manière systématique et coordonnée par tous les États membres et par les institutions européennes agissant ensemble sur base d’un message structuré, clair et unique.

Une action coordonnée devrait avoir pour but que le régime iranien subisse une pression ouverte et continue de la part de ses interlocuteurs européens, dans toutes les capitales des États membres et à Bruxelles, ainsi que dans les diverses enceintes internationales où les représentants de l’UE et de la République islamique se côtoient. Nous en appelons à la Belgique de porter une proposition en ce sens devant le Conseil des Ministres des Affaires étrangères de l’Union, sinon devant les Chefs d’état et de gouvernement.

Le message à transmettre devrait, à notre sens, inclure surtout les éléments suivants:

  • arrêt immédiat des tueries et autres violences brutales contre les manifestants, surtout actuellement dans les régions du Kurdistan iranien (ville de Sanandaj) et du Baloutchistan iranien (plus de 90 morts) et poursuites judiciaires contre les responsables;
  • libération immédiate de tous les protestataires arrêtés ainsi que de tous les prisonniers politiques et de conscience en Iran ;
  • acceptation par le gouvernement iranien de ce que les divers Rapporteurs spéciaux des Nations Unies, et notamment le Rapporteur spécial sur la situation des droits de l'homme en Iran, M. Javid Rahman, se rendent en Iran pour visiter les détenus et les familles des victimes et pour enquêter sur les violations des droits de l’homme ;
  • garantie de la libre circulation de l’information, y compris la restauration de l’accès à l'Internet et aux réseaux sociaux ainsi que la levée de la censure ;
  • dégagement des forces de sécurité des campus universitaires, dont l’occupation par ces forces est illégale selon les lois de la République islamique même, et respect de l’intégrité de l’institution universitaire.  

En ce qui concerne d’éventuelles mesures restrictives à prendre par l’Union européenne, nous tenons à préciser que nous sommes contre des sanctions économiques de portée générale qui ne font qu’accroître la souffrance du peuple iranien et tendent à renforcer les forces les plus extrémistes au sein du régime, que ce soit dans le retranchement idéologique, le durcissement de l’action répressive ou dans l’emprise dont jouissent ces forces désormais sur les leviers économiques restants. 

Par contre, nous soutenons l’adoption de restrictions financières ou de voyage ciblées à l’encontre des individus, corps d’état et suppôts annexes (milices diverses) responsables des tueries, arrestations et autres violences perpétrées sur des manifestants pacifiques et des défenseurs des droits humains. Si, comme certains médias l’ont rapporté, il est question de cibler dans ces mesures des personnages ayant ordonné ou participé à la répression en Kurdistan (Sanandaj) et au Baloutchistan iraniens, nous soutenons l’adoption de telles mesures.      

Si vous le souhaitiez, nous serions disponibles aussi pour vous rencontrer afin d’échanger avec vous sur la situation actuelle en iran ainsi que sur les positions prises ou à prendre au niveau national et européen.          

En attendant, nous vous demandons, Madame la Ministre, d’agréer l’expression de notre considération distinguée.

Les Républicains Séculiers et Démocrates d’Iran en Belgique

Parti Démocratique du Kurdistan d’Iran - Comité de Belgique

Parti de Gauche d’Iran (Fédayan du Peuple) – Belgique

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